vendredi 11 août 2017

"Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une" de Raphaëlle Giordano


Cela fait bien longtemps que je ne suis venue écrire ici, tout simplement parce qu'avec la reprise du travail je n'avais plus la moindre parcelle de force à gaspiller. Malheureusement, car mon blog me manque énormément, et plus encore de participer chaque jour à tous ces groupes de lecteurs que je fréquentais assidûment. Mais je pense beaucoup à eux, et je continue malgré tout à lire dès que possible. Autant vous dire que lorsque la cloche de fin d'année a sonné, je me suis précipitée sur ma liseuse comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps... Mais aujourd'hui je reprends la plume (ou plutôt le clavier, même si c'est un peu moins poétique), pour vous parler d'un roman que j'ai gagné via Lecteurs.com et qui m'a accompagnée en vacances.



Résumé

- Vous souffrez probablement d'une forme de routinite aiguë.
- Une quoi ?
- Une routinite aiguë. C'est une affection de l'âme qui touche de plus en plus de gens dans le monde, surtout en Occident. Les symptômes sont presque toujours les mêmes : baisse de motivation, morosité chronique, perte de repères et de sens, difficulté à être heureux malgré une opulence de biens matériels, désenchantement, lassitude...
- Mais... Comment vous savez tout ça ?
- Je suis routinologue.
- Routino-quoi ?
Camille, trente-huit ans et quart, a tout, semble-t-il, pour être heureuse. Alors pourquoi a-t-elle l'impression que le bonheur lui a glissé entre les doigts ? Tout ce qu'elle veut, c'est retrouver le chemin de la joie et de l'épanouissement. Quand Claude, routinologue, lui propose un accompagnement original pour l'y aider, elle n'hésite pas longtemps : elle fonce. A travers des expériences étonnantes, créatives et riches de sens, elle va, pas à pas, transformer sa vie et repartir à la conquête de ses rêves...


Éditeur : Pocket
Date de parution : 01 juin 2017
Genre : Roman contemporain / Développement personnel
Nombre de pages : 254 p
Date de lecture : juillet 2017



Mon avis



Alors voilà, quand j'ai reçu ce livre, je ne connaissais ni l'auteure, ni le résumé, et c'est seulement parce que le titre recelait une philosophie qui m'est chère que j'ai demandé à le recevoir. Et bien sachez-le, je ne l'ai pas regretté!

Dès le début, j'ai aimé l'histoire de Camille, capable de m'identifier à cette jeune femme qui a quasiment mon âge et vit des moments sinon difficiles au moins énervants. Il faut savoir que quiconque me connaît sait que je suis une poisseuse. Et une stressée aussi, ce qui fait que je m'énervais presque toute seule durant les premières pages. Comme je n'avais pas lu le résumé (ce que je ne fais quasiment jamais), je ne savais pas encore que les choses allaient bien vite prendre une tournure toute autre.

Même si je n'ai jamais lu de livres de développement personnel, j'ai très vite compris que sous couvert d'un roman, c'est de ça qu'il retournait. Pourtant, loin d'être déçue par ce tour que prenaient les choses, je me voyais déjà emprunter les conseils du routinologue pour les appliquer dans ma vie. Et c'est ainsi que j'ai décidé de faire deux lectures de ce livre. La première, pendant mes vacances, consistait simplement à découvrir l'histoire de deux personnages principaux extrêmement sympathiques et attachants. Car là est le coup de génie de Raphaëlle Giordano, l'histoire est plaisante, amusante, on se surprend parfois à rire, d'autre fois on est même attendris. J'ai beaucoup aimé la fin, mais je ne vous en dirai pas plus, afin de ne pas gâcher le suspense. Evidemment, elle est à considérer du point de vue de la romance, pas comme une promesse qui vous est faite.
La seconde, je ne l'ai pas encore faite, mais elle est prévue pour ce mois-ci. Marqueur et post-it à la main, je compte bien relire ce petit guide de savoir-vivre dont les différentes étapes de développement personnel m'ont toutes séduite. Même si à la fin un petit guide les reprend, par ordre alphabétique, j'ai envie de les noter dans l'ordre de l'histoire, acccompagnées de mes commentaires, appréciations, et mises en pratique possibles, afin de peut-être suivre ces conseils, que ce soit pour moi ou pour une personne que j'aime et qui pourra en avoir besoin. Je pense là tout de suite à quelqu'un...

Voilà, c'est un petit roman, par le nombre de pages, et ceci est parfait, car on peut le prêter à notre entourage, même ceux qui ne lisent pas ou très peu. Je n'ai mis que quelques heures pour le parcourir, mais mon plaisir était tel que je l'ai gardé pour le lire plusieurs jours. Tous les jours, quand les jets de la piscine s'éteignaient pour la coupure méridienne et que les gens rentraient manger, moi je me mettais dans l'eau, et je lisais une quarantaine de pages. C'était mon moment préféré, et c'est à ce livre-là que j'ai choisi de le dédier cette année.

Un roman frais, un livre plein de conseils à appliquer de toute urgence. A mettre entre toutes les mains! Si chacun lisait ce roman, le monde serait tellement plus beau, plus agréable à vivre. Je finirai en disant que je n'ai pas tardé à ajouter l'autre roman de l'auteur à ma PAL, et comme je le fais avec les romans qui me font du bien (ceux de Ledig, de Gavalda, etc.) je vais me retenir un peu avant d'y plonger. Car j'espère qu'à un moment où j'aurais besoin de sourire, de voir ce qu'il y a de meilleur dans la vie, il sera là pour moi.

dimanche 24 juillet 2016

La cinquième vague - Tome 1 - de Rick Yancey

Un an que j'attendais la sortie du troisième tome! C'est peu après avoir recommencé à lire de façon plus régulière que j'ai découvert, en avril et mai 2015, les deux premiers volets de cette trilogie. Et je les avais adorés! Du coup, j'ai demandé à ma sœur de m'offrir le dernier pour mon anniversaire, et trois jours seulement après sa sortie j'avais en ma possession "La dernière étoile". Allant contre mon élan initial, je ne l'ai pas lu immédiatement avec pour unique objectif de savourer ce dernier pendant ma semaine de vacances, fin juin, au bord de la piscine. Mmm, je m'y voyais déjà... Moi, toute excitée, avec mon petit sac à livres, enfin prête à découvrir le fin mot de l'histoire. Et là, catastrophe. A part l'intrigue générale et les personnages principaux du premier volet, j'avais tout oublié. Ma lecture était carrément gâchée, et même si je suis sûre qu'après une cinquantaine de pages je me serais remise dans le bain, j'ai préféré relire les deux premiers opus afin de savourer pleinement cette trilogie qui m'avait tant séduite.


Résumé

Après la 1ère vague, seules restaient les ténèbres.
Après la 2ème vague, les chanceux ont pu s'enfuir.

Après la 3ème vague, les malchanceux ont survécu.

Après la 4ème vague, une seule règle s'applique : ne faire confiance à personne. 

Désormais, à l'aube de la 5ème vague, et sur une portion dévastée et esseulée d'autoroute, Cassie tente de Leur échapper.

D'échapper à ces êtres qui ressemblent aux humains et qui parcourent le pays, tuant chaque personne qui se met en travers de Leur route. Eux, qui ont dispersé les derniers survivants sur la planète Terre.

Rester seule est synonyme de rester en vie pour Cassie. Enfin, c'est ce qu'elle croit jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Séduisant et mystérieux, Evan pourrait s'avérer être le seul espoir de Cassie pour sauver son frère - ou pour qu'elle puisse rester en vie.

Mais Cassie va devoir choisir.

Entre la confiance et le désespoir.
Entre la résistance et la capitulation.
Entre la vie et la mort.
Entre abandonner et se relever.


Éditeur : Robert Laffont - Collection R
Date de parution : 16 mai 2013
Genre : Young Adult / Post-apocalyptique
Nombre de pages : 595 p
Date de relecture : juin 2016



Mon avis


Souvent, dans un roman, les premières pages ne sont pas les meilleures. Il faut du temps pour présenter les personnages, installer la situation. Mais ici j'ai tout de suite accroché, et je ne pense pas être la seule. Le lecteur est d'emblée propulsé dans une situation à son paroxysme, et c'est là le coup de génie de Rick Yancey. Plutôt que de nous raconter l'arrivée des extra-terrestres, et les premières vagues, il zappe le tout et nous le décrit en quatre lignes. Du coup, nous nous retrouvons, après quelques pages seulement, au cœur de la situation et je dois dire que dans mon cas, les premières lignes, qui donnaient le ton, ont suffi à me séduire. 

C'est l'histoire de Cassy, que l'on découvre seule, dans un monde post-apocalyptique. Les aliens ont débarqué, et en quatre vagues successives se sont appliqué à détruire notre monde. L’héroïne, une jeune lycéenne, a donc vu, comme des milliards d'humains, sa vie détruite, ses proches mourir les uns après les autres. Elle a quand même de la chance dans son malheur, puisqu'elle ne perd pas toute sa famille durant les trois premières vagues. Son père et son petit frère, Sammy, ont eux aussi survécu. Mais c'était sans compter sur la quatrième vague, celle qui lui a appris sa nouvelle règle pour survivre: ne faire confiance à PERSONNE. En effet, qu'ils soient des aliens à l'apparence humaine ou des traîtres à l'humanité, des individus déciment les deux pour cent de la population mondiale restant, une personne après l'autre.

Au début du roman, Cassy est isolée. Elle a vu son père se faire tuer par les mêmes individus qui ont enlevé son petit frère, en se faisant passer pour l'armée et ses secours tant attendus. Elle a promis à Sammy qu'elle le retrouverait. Pourtant, ne sachant comment et où chercher, elle vit pour le moment dans une routine terrifiante, cachée dans une tente au fond des bois, craignant à la fois tous les individus qu'elle risquerait de croiser, car ceux-ci pourraient être les autres, et les drones qui rodent pour repérer les survivants. Ce que j'ai apprécié, c'est que bien qu'apparaissant courageuse et sympathique, Cassy n'est pas non plus le stéréotype de l'héroïne. Elle a peur, elle se plaint, et le lecteur peut facilement se reconnaître dans ce personnage, même si la situation, elle, n'est pas commune. On se demande alors si Cassy pourra tenir sa promesse, si elle trouvera quelqu'un à qui faire confiance, et ce que son petit frère est devenu après son enlèvement. 


Le procédé narratif est très intéressant : au lieu d'un récit, le lecteur plonge dans les pensées de l'héroïne, via une sorte de journal intime. Son langage est celui d'une ado, ce qui apporte beaucoup de réalisme et aussi de l'humanité au personnage. De plus, Cassy interpelle en permanence un hypothétique lecteur, allant même jusqu'à présumer de son identité. Ces fréquentes apostrophes au lecteur donne au texte un caractère vivant : "Vous allez me répondre que je me crois dans le magicien d'Oz. Allez-y, fichez-vous de moi ! ". Aucun doute ici qu'elle s'adresse à des humains, avec une culture littéraire semblable à la sienne. Pourtant, elle se demande souvent, de façon contradictoire, si elle n'est pas la dernière humaine sur Terre. 

Cette façon de présenter l'histoire était déjà plaisante et intéressante, dans le sens où elle changeait des narrations habituelles à la première ou à la troisième personne, mais l'auteur a intensifié le procédé en le rendant plus original : il a divisé son roman en parties, inégales du point de vue du nombre de pages, et facilement identifiables quand on a le livre entre les mains, car séparées par deux épais feuillets noirs. Ceux-ci aident le lecteur à s'y retrouver car chaque changement de partie signifie un changement de narrateur, bien que nulle part ne soit mentionné le nom de celui-ci (ni même que l'on en change). Aussi, un jeu se crée pour le lecteur, qui devient enquêteur, relevant des indices pour identifier celui qui raconte : masculin ou féminin, humain ou autre, tranche d'âge etc., jusqu'à découvrir l'identité complète, parfois en toute fin de partie. Cette alternance des points de vue est aussi enrichissante au niveau de l'intrigue, car elle permet de complexifier les faits et de décrire l'invasion sous plusieurs angles. 

Au fil des sections, les narrateurs se succèdent, et on découvre de nouveaux protagonistes ; Ben, Evan, et même Sammy apportent leurs points de vue et leurs morceaux de l'histoire, et ajoutés aux passages dont Cassy est la narratrice, on comprend peu à peu ce qu'il se passe et en quoi consiste "la cinquième vague", celle qui donne son nom au roman. Ces changements d'écriture, avec pour chaque personnage son style à lui, permettent aussi de palier le manque d'action que certains lecteurs pourraient reprocher à l'auteur à des moments du roman. Loin d'être manichéen, le monde décrit par Rick Yancey nous offre une palette de nuances, ce qui est vraiment plaisant car souvent dans le genre, et surtout dans les romans YA, tout est tout noir ou tout blanc. 


Le style de l'auteur et ses procédés littéraires m'ont énormément plu, et si l'on ajoute à ça une histoire palpitante, qui se joue sur plusieurs plans temporels grâce auxquels on reconstitue peu à peu les événements, avec un effet de suspense et de nombreux rebondissements, on tient là pour moi un excellent roman post-apocalyptique. J'avais très peur d'être déçue lors de cette relecture, d'autant que depuis la première j'avais découvert de nombreuses histoires appartenant au même genre littéraire, mais j'ai au contraire confirmé mon ressenti premier : j'adore, et j'en redemande. Je compte d'ailleurs relire le deuxième opus dans les jours qui viennent, pour enfin, d'ici la fin de l'été, connaître le sort que l'auteur a réservé à ses héros et à l'humanité toute entière. 


mardi 19 juillet 2016

Une putain d'histoire de Bernard Minier

Cette année, pour la première fois, ma fille m'a offert un cadeau d'anniversaire "avec ses sous". Et comme elle me connaît bien, c'est sur un livre qu'elle a jeté son dévolu. Je n'avais pas encore eu la chance de découvrir la plume de Bernard Minier, même si ma mère doit me passer "Glacé" dès que son amie l'aura terminé. C'est donc chose faite, merci à toi ma puce adorée!


Résumé

Une île boisée au large de Seattle...
" Au commencement est la peur.
La peur de se noyer.
La peur des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau.
Autant vous le dire tout de suite :
Ce n'est pas une histoire banale.
Ça non. c'est une putain d'histoire.
Ouais, une putain d'histoire... "





Éditeur : Pocket
Date de parution : 23/04/2015
Genre : Thriller
Nombre de pages : 598 p
Date de lecture : juin 2016

Mon avis


Dès les premières pages, je suis complètement entrée dans l'histoire. Celle d'Henry (avec un Y, comme mon petit frère (de 18 ans)), 17 ans, qui vit depuis plusieurs années sur Glass Island, une petite île au large de Seattle, tout près de la frontière canadienne. Il habite une très belle maison d'hôte (un bed and breakfast si vous préférez la jouer locale) avec ses deux mamans, Liv et France, et appartient à un super groupe d'amis: Charlie, son meilleur pote, Naomi, sa petite amie, et Johnny et Kayla, qui sortent ensemble et sont les derniers membres de ce petit groupe très uni. Une vie de rêve pour un adolescent me direz-vous. Pourtant...

Quand commence le roman, on découvre tout de suite qu'Henry sera le narrateur, et il promet à ceux à qui il s'adresse, de leur raconter une putain d'histoire. Et c'est ainsi que nous plongeons dans son monde, à ses côtés. Après nous avoir décrit une scène sordide dans un court chapitre intitulé "avant le début", Henry se lance, et son histoire commence un soir, sur le ferry que lui et ses amis prennent quotidiennement pour aller et revenir du lycée (amateurs de Grey's anatomy, vous savez sûrement à quel point les ferrys sont essentiels dans cette région des Etats Unis): là, Naomi lui annonce qu'elle veut faire un break. Oui, car les américains ne rompent jamais, ils font des breaks! Bon trêve de plaisanterie, car le lendemain de cette rencontre, qui ne s'est pas tellement bien terminée, Naomi est retrouvée morte, échouée sur une plage de l'île...

J'ai vraiment adoré l'univers que j'ai découvert à travers le récit d'Henry, personnage que j'ai d'ailleurs immédiatement apprécié. Presque jalouse de ses relations amicales, de son cadre de vie idyllique, j'ai aussi eu beaucoup d'empathie pour lui, me retrouvant tour à tour peinée et angoissée quand les problèmes lui sont tombés dessus. 

Un livre plein de suspense, qui nous pousse à échafauder des théories, parfois fumeuses; mais de mon point de vue, c'est plus qu'un simple thriller: je ne sais pas comment l'expliquer mais je vais essayer. Souvent, dans un thriller, si on enlève l'enquête, il ne reste pas grand chose; or, ici, j'avais l'impression de lire un roman de littérature contemporaine avec en plus le suspense. Je le dévorai, ne voyant pas les pages défiler, et j'en étais venue à la conclusion que cette lecture m'éclatait. Je me voyais déjà vous conseiller ce super thriller, idéal pour les vacances, à lire au bord de la piscine ou lors de vos chaudes soirées d'été.

C'était compter sans la fin, qui a TOUT changé! Je ne veux en aucun cas spoiler, donc je ne dirai pas grand chose, si ce n'est que pour moi, ce roman est tout à coup devenu THE thriller. Celui qui vous surprend, qui vous donne envie de tout relire juste pour voir si... Effet "Sixième sens" assuré! J'espère vraiment n'en avoir pas trop dit, juste suffisamment pour vous décider, vous les fans du genre, à courir chez votre libraire pour y acheter cette putain d'histoire!!!

Rien à voir avec le schmilblick, mais je voulais quand même signaler un petit effet typographique  qui m'a bien plu.
A un moment, le personnage parle d'une chute, et voilà la présentation:
                                                     tomb
                                                           b
                                                           b
                                                           b
                                                           b
                                                           b
                                                           ber...
Il nous ressert le même procédé à un autre moment avec le verbe nager en forme de vagues sur la page. J'ai trouvé ça plutôt sympa et assez original pour être signalé.


Ma première expérience avec cet auteur a été on ne peut plus concluante, et je languis déjà de me replonger dans son univers très bientôt. Moi qui adore les fins qu'on ne voit pas venir, et les retournements de situation (tant que cela reste crédible bien sûr), j'ai été servie. Et les questions que je me pose, c'est: tous ses écrits sont-ils aussi percutants, son écriture si fluide, ses intrigues aussi travaillées et ses personnages si authentiques? Je le saurais bientôt, et en attendant de vérifier tout çà, et même si je ne peux parler que d'un seul livre,  je suis vraiment heureuse d'avoir découvert un nouvel auteur aussi talentueux!

vendredi 15 juillet 2016

La voleuse de livres de Markus Zusak

Bien que j'ai souvent vu le titre de ce roman dans des commentaires sur les groupes de lecteurs, je dois avouer qu'en l'ouvrant je n'avais aucune idée de ce dont il allait s'agir. Ni le genre, ni le sujet, mais sans compter les commentaires enthousiastes, le titre et la couverture m'avait déjà séduite. Je me suis donc lancée!


Résumé


Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenu. 

Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ? Ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? Au moins que ce ne soit son secret... 

Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres.






Éditeur : Pocket
Date de parution : mars 2008
Genre : Roman historique / Young Adult
Nombre de pages : 633 p
Date de lecture : juin 2016

Mon avis


Liesel, une fillette, est abandonnée par sa mère, et au cours du voyage qui la conduit vers sa nouvelle famille, perd son frère. Elle arrive donc complètement traumatisée chez ses nouveaux parents. Un père attentionné, une mère plus dure mais qui ne l'en aimera pas moins, un meilleur ami/voisin/ amoureux , c'est parmi ces personnages et surtout à l'époque de l’Allemagne nazie que la fillette va grandir et se découvrir une passion dévorante: les livres. Comment entreront-ils dans sa vie? Quel rôle vont-ils y jouer? Je ne vous en dis pas plus, je ne voudrais pas gâcher la découverte de ces lignes qui m'ont tant touchée.


Ce livre est très original. Par sa forme déjà: pas de chapitres, mais des parties. En dessous de son titre, chacune est suivie de plusieurs sous parties qui annoncent, ni plus ni moins, ce que l'on va trouver dans la partie concernée. Je m'étais fait depuis longtemps la remarque qu'il y avait très peu de suspense (notamment "à cause" de ce procédé) et j'ai donc été amusée de lire ceci: "Je suis en train de gâcher non seulement le dénouement du livre, mais la fin de ce passage particulier. Je vous ai annoncé deux événements, parce que mon but n'est pas de créer un suspense - le mystère m'ennuie, il m'assomme. Je sais ce qui se passe, et du coup vous aussi. non, ce qui m'agace, me trouble, m'intéresse et me stupéfie, ce sont les intrigues qui nous y conduisent. Et là, il y a de quoi faire." Rien d'étonnant à ce que la fin ne soit pas l'essentiel, ce livre, c'est le récit d'une vie, et dans la vie, ce qui importe est le chemin, pas la ligne d'arrivée.
L'originalité vient aussi de la narratrice du roman, qui n'est autre que la mort. Elle est donc quasi omnisciente, entre le fait qu'elle se déplace énormément, pour venir cueillir les âmes sitôt la mort du corps, le fait qu'elle a à ce moment là des visions de la vie du défunt, et enfin, dans le cas de Liesel, parce qu'elle a lu et relu le livre où celle-ci a fait le récit de sa vie, en tout cas de la période qui nous occupe. Elle sait ce qui se passe, parfois en différents endroits, ce que pense et ressent Liesel, et nous aussi par la même occasion.

Bien que je l'ai découvert en format de poche, c'est aussi un livre-objet séduisant, avec une typographie originale, une jolie mise en page et même, vers la fin, des reproductions de pages écrites manuellement. 

Lorsque la mort nous raconte l'histoire de Liesel, elle ne suit pas toujours l'ordre chronologique. Elle se permet aussi souvent des apartés, petites précisions utiles à la compréhension du passage, effets d'annonce, définitions, adresses au lecteur... L'effet rendu par ce procédé est très intéressant et permet aussi d'impliquer le lecteur plus encore dans l'histoire. J'ai personnellement été totalement séduite, comme si quelqu'un, que j'apprenais à connaître au fil des mots, m'avait raconté une histoire particulièrement captivante. Le fait que l'histoire soit ancrée dans l'Histoire, et ici dans la seconde guerre mondiale, un des plus grands moments historiques de l'histoire de l'humanité, et à cette échelle une période proche de nous, rend tout plus vrai, plus émouvant, plus choquant, PLUS, quoi! Moi qui n'aime pas les romans historiques en général, celui-ci, puisqu'il est souvent présenté comme appartenant à ce genre littéraire, fut un réel coup de cœur.

Il y a pourtant quelque chose qui m'a gênée tout au long de ma lecture, ou plutôt qui m'a interpellée. Très souvent, le texte présente une particularité dans les dialogues: le personnage parle en allemand, puis c'est traduit en français. Je vous donne un exemple pour que ce soit plus clair:

— Auch Marna – Aussi Maman, répondit tranquillement Liesel.

Mon interrogation, c'est : qu'est ce que ça donnait en VO? Souvent, dans des livres étrangers, les traducteurs ou éditeurs prennent le parti de mettre certains passages en langue originale avec la traduction en note de bas de page. Mais là c'est différent, et je dois dire qu'au fil de ma lecture ça m'a un peu obsédée. Je suppose que tout n'était pas écrit deux fois, et du coup je me demande qui a pris ce parti là et pourquoi. Si quelqu'un parle couramment allemand et a lu la VO, je veux bien qu'il me renseigne. On peut rêver. Ou si vous avez une hypothèse là-dessus, confiez la moi svp.


Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment adoré chaque minute de ma lecture de ce roman, qui est mon troisième coup de cœur cette année. Un livre empreint de poésie, et qui traite un sujet difficile de manière sensible et vraie. Je ne sais pas si l'auteur a écrit d'autres romans mais s'il l'a fait, je serai plus que ravie de tenter sa prose à nouveau, curieuse de voir s'il a su recréer une ambiance aussi spéciale dans d'autres de ses écrits. C'est sans la moindre réticence que je vous conseille ce roman, quel que soit votre âge*, votre sexe ou votre genre littéraire préféré. Un livre qui selon moi devrait tomber entre toutes les mains!

*A partir de l'adolescence s'entend.

vendredi 8 juillet 2016

Rivalité - Beautiful Idols saison 1 - d'Alyson Noël

Je sais qu'Alyson Noël est connue dans le paysage de la littérature young adult, mais je n'avais pas encore pris le temps de découvrir sa plume. C'est aujourd'hui fait, je me suis laissée tenter par son tout dernier roman "Rivalité", le premier d'une nouvelle série intitulée "Beautiful idols".



Résumé

A L.A., tout le monde veut devenir quelqu’un…
Layla Harrison rêve d’envoyer promener son blog et de devenir reporter pour décrocher de vrais scoops.
Aster rêve d’être libre, d’échapper aux conventions de sa famille et de devenir actrice.
Tommy rêve de s’offrir une guitare à douze cordes et de prendre sa revanche sur son père en devenant une rock star.
Madison Brooks, elle, a pris son destin en main depuis longtemps. Elle est la star montante la plus glam de Hollywood. Pour ça, il lui a suffi de chausser des Louboutin et surtout d’enfouir son passé.
Mais Layla, Aster et Tommy entrent dans la compétition. Sur l’invitation d’un VIP des nuits californiennes, ils vont concourir pour devenir la nouvelle star du Clubbing.
Aventure ou cauchemar ? Alors que leurs rêves commencent à peine à scintiller, Madison Brooks disparaît. Et tous les trois sont soupçonnés…



Éditeur : Mosaic
Date de parution : 11 mai 2016
Genre : Young Adult 
Nombre de pages : 400 p
Date de lecture : juin 2016



Mon avis


Après La jeunesse dorée de Manhattan que l'on découvre dans la série TV "Gossip Girl", c'est ici la vie nocturne des jeunes hollywoodiens qui nous est contée. 

Pas de discrimination, on y trouve des jeunes de toutes les classes sociales, mais aussi de paysages culturels complètement différents.Tous ont un point commun pourtant, le désir de se faire un nom. 

De Layla, qui rêve de faire des études de journalisme pour enfin tirer un trait sur son blog de potins mondains, qui ne l'intéressent pas le moins du monde mais sont un moyen comme un autre de subvenir à ses besoins, quand son père artiste est dans le creux de la vague, à Tommy Phillips, actuellement employé dans un magasin de musique en attendant que son talent fasse l'unanimité et de lui la grande star du rock qu'il rêve d'incarner, prouvant au passage à un père qui n'a pas voulu de lui qu'il doit le regretter, en passant par Aster Amirpour, dont les rêves de gloire sont freinés par une famille d'origine indienne qui veut faire d'elle une épouse bien comme il faut alors que son seul rêve à elle est d'être une grande actrice admirée de tous, nos personnages voient tous leur chance se présenter quand Ira, un riche businessman qui possède entre autres trois nouveaux clubs, décide d'organiser un concours. 

Pour ce faire, il sélectionne quelques gamins prêts à tout dont la mission est simple: promouvoir au mieux le club qui leur est attribué. La compétition sera rude, avec un système de points et d'élimination digne des pires télé-réalités... 

A la clé, beaucoup d'argent et de probables et espérées opportunités professionnelles, tous sont sur les dents! Jusqu'où seront-ils prêts à aller pour remporter la victoire et éliminer les autres concurrents, c'est ce que semble vouloir découvrir à tout prix Ira, qui dès le début fait en sorte que ses poulains comprennent que tout est permis. 

Deux autres personnages ont leur place dans cette présentation: Madison Brooks, la jeune starlette du moment (c'est en tout cas la première image qu'elle donne), et son "fiancé", Ryan Hawthorne. En plus d'être le modèle incontesté d'Aster et tout ce que déteste Layla, Madison est LA star de la liste d'Ira, celle qu'attirer dans son club est synonyme de victoire quasi assurée. Pourtant, cette dernière connaîtra un destin tragique avant la fin de la compétition, c'est ce que l'on découvre dès le prologue en lisant la scène de son meurtre. Alors, tous les doutes sont permis: qui a tué Madison? Pourquoi? Cela a-t-il un lien avec son passé ou au contraire le petit jeu d'Ira a-t-il tout déclenché?


A la base, jamais je n'aurais cru pouvoir accrocher avec ce genre de roman, que j'ai décidé de lire sur un coup de tête, sans savoir de quoi il retournait. Et pourtant, très vite je me suis retrouvée happée par ces personnages tous plus profonds qu'il n'y parait, sans compter sur l'intrigue "policière" qui m'a fait gamberger. Chaque personnage est passé dans mon viseur, et pourtant je ne savais jamais qui soupçonner réellement. Le personnage d'Ira, manipulateur, un de ses jeunes disciples, chacun pour des raisons bien à lui, Ryan?

J'ai finalement bien aimé ce roman, et si je ne me précipiterai pas forcément sur le deuxième dès sa sortie, je pense toutefois le lire afin de connaître, je l'espère, le fin mot de l'histoire. Les personnages sont vraiment plaisants, chacun d'entre eux, même si de prime abord j'ai apprécié Layla et Tommy, beaucoup moins Aster et Ryan. Ceux d'Ira et Madison sont les plus intrigants, Madison car on ignore qui elle est, ou du moins qui elle était, puisque pendant tout le roman des allusions à son passé caché sont faite par l'auteur, et Ira pour son côté charismatique et manipulateur à la fois, et aussi pour sa relation avec Tommy que l'on espère voir approfondie.


L'écriture est simple mais agréable, avec comme souvent un prologue qui pose les bases de l'intrigue puis un retour en arrière, jusqu'à ce qu'au fil des chapitres l'action rejoigne le moment initial. Un récit à la troisième personne, qui suit tour à tour les protagonistes principaux, et beaucoup de dialogues. Tous les chapitres ont pour titre un morceau de musique, et il doit être intéressant, même si je ne l'ai pas fait, d'accompagner sa lecture de cette playlist proposée par l'auteure.


Pour conclure, un roman young adult (pour ne pas dire carrément pour ado) qui traite à priori d'un sujet léger et se situe dans un monde pas forcément attirant pour moi (pour ceux de ma génération, j'ai d'abord eu peur de revivre mes années "Beverly Hills 90210" lol) mais qui finalement a su m'accrocher et me procurer du plaisir tout au long de la lecture. Un final en cliffhanger, ce que je n'apprécie pas particulièrement mais qui a le mérite de faire son effet et à laquelle j'aurais pu m'attendre, puisque sur la couverture on peut lire "saison 1". Une affaire à suivre ;)




Avez-vous lu ce roman, ou un autre de cette auteure? 
Le ou lesquels me conseilleriez-vous?